Ref. : 3518-10

 

Ferdinand Barbedienne.

Grande Boite Ronde
« chinoise » en émail.

 

Origine

France, Paris, vers 1870-1880

H : 15,1 cm / 5.9 in.
Ø : 20 cm / 7.9 in.

 

Description

Grande boite ronde « Chinoise » en émaux « champlevés » français et bronze doré.

 

Signature

Non signée, modèle de Barbedienne référencé.
Modèle attribué au dessinateur-ornemaniste Louis-Constant SEVIN (1821-1888).

 

 

 

 

Notes

Il est à noter que les émaux « champlevés » de Barbedienne sont présents dans de nombreux musées tels que le Musée d'Orsay (Inv. OAO 1296 2 et OAO 1493), le Victoria & Albert Museum (Inv. 8026:1, 2-1862), le Metropolitan Museum of New York (Inv. 2008.267.1–.2 ), le Cleveland Museum of Art (Inv. 1996.295), le Musée des Arts Décoratifs de Paris (Inv. 5820), le Carnegie Museum of Art de Pittsburgh ( Inv. 1999.49.3.A-B), le Wien Österreichisches Museum für angewandte Kunst (Inv. -Nr.Em 12/1867, 13/1867 et 15/67), le Musée du Palais Catherine, Tsarskoïé-Sélo (Inv. ЕД 586 IV – 586 / 1 IV)...



En savoir plus...

Les premiers essais de la Maison BARBEDIENNE dans ce domaine paraissent dans les années 1855-1858. Dès 1858 la Maison Barbedienne présentera « -sur les plans de Lassus, un grand lustre, style du XIIe siècle, avec émaux, pour le Couvent des Oiseaux... » (B. Metman). En 1862 à l'Exposition Universelle de Londres, les objets d'art incrustés d'émaux présentés par BARBEDIENNE feront sensation. Qualifiés à l'époque d'« émaux opaques, cloisonnés et affleurés à la manière des anciens », ces émaux sont en réalité plus proches d'aspect des exemples champlevés médiévaux (M. Bascou) que des cloisonnés orientaux. L'innovation technique consiste à obtenir directement à la fonte la pièce en bronze avec son réseau de cloisons qui sera ensuite remplie de poudre d'émail agglutinée avant d'être passée une première fois au four. Après cette cuisson, on ajoutera de la poudre d'émail jusqu'à ce que les cavités se trouvent remplies lorsque l'émail est parfondu; on enlèvera ensuite les rugosités et, en fonction du rendu souhaité, on effectuera soit un polissage simple à la pierre ponce pour des émaux mats soit un polissage double, ponce puis liège, pour obtenir des émaux brillants (A. Darcel).

 

Biographie

Louis-Constant Sévin (1821-1888) dessinateur-ornemaniste.

Lors de la Révolution de 1848 Sévin rejoignit Morel à Londres dont il devint le chef d'atelier. Il créa alors de nombreuses pièces que Morel présenta lors de L'Exposition Universelle de 1851 à Londres : parmi celles-ci, des coupes de style Renaissance en pierre dure montées sur or et émail (Art Journal) qui préfigurent la Coupe Persée et Andromède créée pour Henry Thomas Hope, son œuvre la plus importante pour Morel.
Revenu en France en 1851, Sévin s'installa à Limoges où il créa des modèles pour la fabrique de porcelaines Jouhanneaud & Dubois. En 1855, lors de l'Exposition Universelle de Paris cette Maison présenta divers travaux en porcelaine crées par Sévin dont une Grande Aiguière en biscuit de porcelaine (Musée d'Orsay, Inv. ADL 3800) et pour laquelle il fit appel à Schoenewerk pour les grandes figures.

De retour à Paris en 1855, Sévin accepta une place de sculpteur-ornemaniste, responsable de la création et de la production des bronzes d'ameublement chez BARBEDIENNE. IL y restera jusqu'à la fin de sa vie en 1888.

Parmi ses réalisations marquantes Sévin dessina vers la fin des années 1850 les bronzes d'ameublement de l'Hôtel Païva, ou en 1862, divers éléments du Mausolée Royal élevé à la mémoire du Prince Albert (Frogmore, Berkshire), et pour la Maison BARBEDIENNE de très nombreuses créations telles que : en 1862 un Vase « Byzantin » en émaux champlevés et bronze doré (V & A Museum, Inv. 8026-1862; Orsay, Inv. OAO 1296 1-2), en 1867 et en 1878 un Miroir de style Renaissance (Orsay, Inv. OAO 1308; The Bowes Museum, Inv. 1992.5/FW) ou l'Horloge Monumentale de style Renaissance de quatre mètres de haut présentée lors de l'Exposition Universelle de 1878 à Paris qui lui valut une Médaille d'Or et à Barbedienne une Grande Médaille...

 

Ferdinand Barbedienne (1810-1892) fondeur, fabricant et éditeur.
C'est en 1838 qu'il commença ses activités de fondeur, en association avec Achille Collas (1795-1859), inventeur d'un procédé pour la réduction mathématique de la sculpture. Principal fabricant français de bronzes d'Art du XIXe siècle, BARBEDIENNE réalisa des fontes de sculptures anciennes et modernes ainsi que des bronzes originaux, pour l'ameublement et la décoration, dessinés par ses ateliers.

Sous la raison sociale de la SOCIETE F. BARBEDIENNE et A. COLLAS, leur maison se spécialisa dans les reproductions d'après l'Antique et mit au point de nouveaux procédés chimiques pour colorer et patiner les bronzes. De 1860 jusqu'à sa mort en 1892 Ferdinand Barbedienne présida seul aux destinées de la Maison devenue F. BARBEDIENNE et Cie.

 

Présente à toutes les grandes Expositions Universelles du XIXe siècle la Maison BARBEDIENNE accumulera les récompenses telles que :
- Londres, 1851, deux Grandes Médailles (Council Medals),
- Paris, 1855, une Grande Médaille d'Honneur et onze Médailles de Coopérateurs.
- Londres, 1862, trois Médailles pour Excellence.
- Paris, 1867 Hors Concours.
- Vienne, 1873, deux Diplômes d'Honneur, la Médaille du Progrès et 25 Médailles de Collaborateurs.
- Paris, 1878, Grand Prix, Grande Médaille d'Or, Diplôme d'Honneur et 28 Médailles de Collaborateurs.
- Amsterdam, 1883, Diplôme d'Honneur
- Anvers, 1885, Diplôme d'Honneur
- Paris, 1889, Grand Prix et 25 Médailles de Collaborateurs...

 

Les succès rencontrés par la Maison BARBEDIENNE dans les Expositions Internationales lui valurent de nombreuses commandes officielles, tels que : la fourniture entre 1850 et 1854 du mobilier de style Renaissance de l'Hôtel de Ville de Paris, celle après 1855 des bronzes d'ameublement de la Maison Pompéienne du Prince Jérôme Napoléon avenue Montaigne ainsi que la fourniture de nombreux bronzes d'Art et d'ameublement aux différentes résidences impériales, dont quatre girandoles de style Louis XVI en bronze doré, livrées à Compiègne en 1863...

 

Bibliographie

Catalogue commercial :
Barbedienne, (F.), Catalogue des Bronzes d'Art 1886, Paris, 1886, p. 89

Revues :
Bascou, (M.), « Maison F. Barbedienne, Paire de grands vases d'ornement », dans 48/14, La revue du Musée d'Orsay, n° 2, Paris, 1996, p. 20, fig. p. 20.
Champier, (V.), « Les artistes de L'Industrie, L. Constant Sévin », dans Revue des Arts Décoratifs, t. XI, Paris, 1888-1889, pp. 161-176.
Child, (T.), « Ferdinand Barbedienne, Artistic Bronze », dans Harpers New Monthly Magazine, vol. LXXXIII, n° 436-33, Washington, 1886, pp. 489-504 fig. pp. 493, 497, 502, 503 et 504.
Darcel, (A.), « Les Arts Industriels à l'Exposition de Londres, l'émaillerie », dans Gazette des Beaux-Arts, t. XIII, Paris, 1862, pp. 538 à 547.
Luchet, (A.), « Courrier de L'Exposition Internationale. M. Barbedienne », dans Le Monde Illustré, t. XI, Paris, 1862, pp. 92-94.
Metman, (B.), « La Petite Sculpture au XIXe siècle », dans Archives de l'Art Français, t. XXX, Paris, 1989, pp. 175 à 177.
Rionnet, (F.), « Barbedienne ou la fortune de la sculpture au XIXe siècle » dans Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français, Paris, Année 2001, pp. 301-323.

Catalogues d'Exposition :
Didier Aaron, Catalogue, Paris-Londres-New York, t. X, Saint Laurent du Var-France, 2008, notice n° 46.
L'Art en France sous le Second Empire, Paris/Grand Palais, 1979, pp. 148 et 149.
Barbedienne, (F.), « Chapitre II, Bronze. - Spécialités. ,§1 Les Emaux » dans Classe 22, Bronzes d'Art, Fontes d'art diverses, Objets en Métaux Repoussés, Exposition universelle de 1867 à Paris. Rapports du Jury international, t. III, Paris, 1868, pp. 293-294.
Waring, (J.-B.), Masterpieces of Industrial Art and Sculpture 1862, London, 1863, pl. 139.

Livres :
Alcouffe, (D.), Bascou, (M.), Dion-Tanenbaum, (A.), Thiébaut, (P.), Le Arti Decorative Alle Grandi Esposizioni Universali, 1851-1900, Milano, 1988, p.110, fig. 159 et p. 186, fig. 272.
Dognée, (E.-M.-O.), Les Arts Industriels à l'Expositions de 1867, Paris, 1869, p. 789.
Thiébaut, (P.), Orsay, Les arts décoratifs, Paris, 2003, p. 50, fig. p. 51.